Le cours collectif bodyART améliore les mouvements et la souplesse. Cet automne, le club de fitness bruxellois Aspria Arts-Loi lance deepWORK, la version cardio du concept.
« Voulez-vous que je vous raconte une anecdote ? », me demande Ulli Mangold, coach body ART et deepWORK. « Il y a une quinzaine d’années, j’assistais à une convention de danse. J’ai dansé pendant cinq jours sur le parquet avec des baskets aux pieds. J’avais mal partout, et à la fin de la convention, Robert Steinbacher venait présenter le bodyART. Tout le monde était épuisé. Robert nous a alors fait une promesse. ‘Je vais prendre ce qu’il vous reste d’énergie, mais je vous le rendrai, avec un supplément.’ Promesse tenue. Robert nous a poussés à l’extrême limite, et pourtant, à la fin, je n’avais plus mal. Et les jours suivants, aucune rigidité musculaire. Impressionnant. C’est à ce moment que j’ai décidé de suivre une formation de coach. »
Rien n’illustre mieux ce que le bodyART fait à votre corps. Ce cours collectif thérapeutique, né il y a une vingtaine d’années, a été mis au point par l’ex-danseur allemand Robert Steinbacher. « Au terme de sa carrière de danseur, il a travaillé comme kinésithérapeute dans un hôpital près de Salzbourg, où il s’occupait des enfants handicapés », raconte Ulli. « L’hôpital se donnait pour but d’augmenter l’amplitude des mouvements de ces enfants. Leur motivation contrastait vivement avec celles des adultes qu’il rencontrait en travaillant le soir dans les clubs de fitness. Ces personnes en bonne santé, focalisées sur la perte de poids, perdaient totalement le contact avec leur corps. »
Face à cette contradiction, Robert a relevé un défi : réveiller l’envie de bouger chez les adultes. À partir de ses propres exercices thérapeutiques et d’une thérapie japonaise, le Do In, il a développé le bodyART. Le concept fait une place centrale à l’équilibre du corps et à sa propre force. « Lorsque nous avons présenté le concept à un groupe de test à Zurich, il y avait dans la salle une certaine Alexa Le », poursuit Ulli. « Spécialiste du shiatsu et du massage esalen, elle connaissait très bien les lignes énergétiques. Son savoir était la pièce manquante du tableau. « Tandis que Robert se concentrait sur l’aspect anatomique, elle apportait l’énergie au bodyART. Depuis ce moment, ils collaborent en se complétant comme le yin et le yang. »
Sur les rythmes Deephouse
Aujourd’hui, il existe plusieurs versions du cours bodyART original. Deepwork est une variation cardio sur ce thème. La structure est comparable, apprenons-nous au début du cours. « Le bodyART est lié aux cinq éléments de la médecine traditionnelle chinoise : la terre, le bois, le feu, le métal et l’eau », explique Ulli. « Le premier élément représente la prise de position sur le tapis. Nous vous invitons à vous centrer sur vous-même, avant de passer sereinement à la phase suivante, le bois. Ici, vous allez sentir les extrémités de votre corps. » Après quelques bienfaisantes postures de l’enfant et du cobra, nous nous relevons. Nous bougeons de haut en bas, de gauche à droite. « Bien qu’un mouvement n’appartienne à personne, ces contrastes sont propres au bodyART », estime Ulli. « Ouvrir largement le corps puis le refermer, expirer et inspirer, évoluer à haute intensité puis ralentir le rythme, cela fait du bien. C’est très équilibré. »
Vient ensuite le travail proprement dit, avec la phase feu. En deepWORK, cette partie du cours est la plus longue et la plus active. Après un pas de côté, le corps incurvé, nous faisons des bonds comme les guerriers d’Afrique. Le réflexe est de ne bouger que les bras, mais pour que l’exercice soit complet, il faut aller jusqu’au squat. « Lâchez-vous et suivez le rythme de la deephouse », commande Ulli. Pour le moins juicy. Heureusement, les swings me font du bien au dos, et un Londonien aux racines africaines me guide sur les rythmes entraînants.
La musique deephouse n’est pas choisie au hasard. « La house comporte des impulsions régulières que nous suivons strictement », nous dit Ulli. « Dans le bodyART classique, c’est surtout la respiration qui compte, mais en deepWORK, nous nous laissons guider par la musique. Comme les mouvements sont simples et répétitifs, vous pouvez très vite les exécuter sans réfléchir. Vous arrivez presque dans un état de transe. Le mental déconnecté, il n’y a plus que les gestes qui importent. »
Nous travaillons un ensemble de quatre mouvements, suivi d’une série infernale de mountain climbers. L’intensité est telle que j’aspire déjà à ma part de repos après cet effort. Ah oui, j’oubliais : tout se fait pieds nus, y compris les bonds. « Toujours enfermé dans les chaussures, les pieds perdent leur mobilité. En travaillant pieds nus, nous leur rendons de la sensibilité. Vous êtes plus conscients de ce qui se passe en touchant le sol. »
La deuxième série de la phase feu combine ces mouvements intenses et fluides avec des exercices de force comme les pompes ou les fentes. Tout rappelle l’attitude du guerrier ou le saut soudain qui permet de quitter une pause de yoga. Nous tâtons aussi des exercices bodyART pour les abdominaux, particulièrement difficiles : à partir de la position de la planche, il faut passer un pied sous les bras et le ramener. La coordination est cruciale. La mobilité et une ceinture solide encore plus. La phase se clôture sur un florilège de tous les exercices cardio. Cela fait, impossible de ne pas s’écrouler. Le soulagement est grand quand Ulli annonce la phase métal, faite d’étirements, avant une phase eau consacrée à la relaxation. » Grâce à mon rythme cardiaque rapide durant le cours, je me contente facilement d’écouter la musique. Sur le parquet, une mini-méditation commence.
Plus de mobilité et de souplesse
Après une séance deepWORK, on se surprend à quitter la phase de relaxation en pleine forme. Pas d’épuisement, mais pas non plus de rush d’adrénaline. Quelque chose entre les deux. J’ai refait le plein d’énergie. Dans mon corps, tout est à sa place. « Tous les mouvements du bodyART, donc également du deepWORK, ont été étudiés par une équipe de kinésithérapeutes et de chiropracteurs », explique Ulli. « Nous sommes sûrs qu’ils répondent à vos besoins et n’agresseront pas votre corps. »
Les exercices s’adressent à tous les groupes musculaires. Un des usual suspects auxquels Robert Steinberger et son équipe font attention est le psoas. « Ce grand groupe relie les vertèbres thoraciques et lombaires aux muscles du haut du corps », explique Ulli. « Si vous restez assis toute la journée, ces muscles se raccourcissent. Cela peut occasionner des douleurs dans le dos, mais aussi dans la poitrine ou les hanches. C’est pour cette raison, par exemple, que l’échauffement comporte des torsions jambes étendues au sol. Au-delà de leur apparence attrayante, bon nombre de nos exercices sont surtout fonctionnels. »
Le bodyART et le deepWORK combattent aussi les mouvements incorrects. « Vous vous tiendrez mieux et vous serez mieux dans votre peau », affirme Ulli. « Vous vous sentirez à la fois plus fort et plus souple, deux aspects qui vont de pair dans le bodyART et le deepWORK. Et les améliorations physiques se répercutent sur l’équilibre mental. Vous êtes plus concentré, vous dormez mieux, et vous allez changer des choses dans votre vie parce que vous serez plus conscient de votre corps. »
Le bodyART est proposé par les trois clubs de Bruxelles. Pour le deepWORK, rendez-vous chez Aspria Arts-Loi. Cliquez ici pour connaître les horaires d’Aspria, et ici pour en savoir plus sur le bodyART.
Natural High Magazine a testé également un cours d’Aerial Yoga chez Aspria Art-Loi à Bruxelles. Lisez l’article ici.